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Le métier de sage-femme : entretien avec Alexandra Byttebier

31 août 2025

En Belgique, le rôle de la sage-femme reste parfois méconnu ou confondu avec d’autres professions comme celle de doula. Pourtant, cette professionnelle de santé joue un rôle central dans l’accompagnement des femmes, des couples et des familles, du désir de grossesse au post-partum. 

Pour mieux comprendre ce métier passionnant, nous avons rencontré Alexandra Byttebier, sage-femme à Namur, qui partage avec nous son parcours, sa vision du métier et les réalités du terrain. Une interview riche en informations, à lire absolument si vous attendez un enfant ou si vous vous interrogez sur le suivi de votre grossesse.

Alexandra Byttebier

Interview d’Alexandra Byttebier, sage-femme à Namur

1) Depuis quand êtes-vous sage-femme ?

Depuis 1998 ! J’ai commencé à l’hôpital du CHR de Namur, où j’ai eu la chance de passer par plusieurs services : néonat, salle d’accouchement, maternité, grossesses à risque… Aujourd’hui, je travaille en consultation gynécologique, ce qui me permet d’avoir des horaires plus réguliers. 

2) Faites-vous aussi du libéral ?

Oui ! Depuis quatre ans, j’ai réduit mon temps à l’hôpital pour me lancer comme sage-femme libérale. C’est une autre manière d’exercer, plus proche des familles, et très épanouissante pour moi.

Je ne fais pas les accouchements à domicile. Mais je m’occupe de la préparation à la naissance, à la parentalité, des soins postnataux et l'accompagnement du deuil périnatal.

La sage-femme est la gardienne de la physiologie de la femme enceinte.

         

Alexandra Byttebier

Sage-femme


3) C’est quoi exactement le rôle d’une sage-femme ?

C’est bien plus large qu’on ne le pense ! Une sage-femme accompagne les femmes, les couples et les familles à différentes étapes : de la préconception jusqu’au post-partum. On peut intervenir dès le début de la grossesse, assurer le suivi médical, préparer à la naissance, pratiquer des accouchements et bien sûr, être là après l’accouchement. 

L'accompagnement d'une sage-femme peut s’exercer dans différents lieux en milieu hospitalier : en salle d’accouchement, en maternité, au centre néonatal, en consultation, en grossesse à risque, ou encore en procréation médicalement assistée. 

Mais aussi en dehors de l’hôpital : en cabinet privé, à domicile, en maison de naissance, sur les plateaux techniques, dans les plannings familiaux, ou même dans l’enseignement.

Et beaucoup, comme moi, combinent plusieurs lieux et formes d’exercice. C’est ce qui rend ce métier si passionnant : on peut évoluer grâce à une formation continue, s’adapter, et toujours rester au plus près des familles, avec bienveillance et compétence.

4) Quelle est la différence entre une sage-femme et un gynécologue ?

Le gynécologue a un champ d’action très large : il suit les femmes tout au long de leur vie, pas seulement pendant la grossesse. Il peut aussi intervenir en chirurgie. La sage-femme, elle, est la gardienne de la physiologie de la femme enceinte. Elle accompagne les femmes avant, pendant et après une grossesse normale.

Donc on peut choisir de voir une sage-femme sans passer par un médecin ?

Oui, tout à fait ! En Belgique, on peut consulter une sage-femme en toute autonomie, sans prescription. 

On assure un suivi médical complet de la grossesse, avec des soins remboursés. Mais si une pathologie est détectée, on réfère et on collabore avec un gynécologue. C’est un vrai travail d’équipe, toujours dans l’intérêt de la future maman et du bébé.

Et si tout ne se passe pas comme prévu pendant la grossesse, que fait-on ?

C’est justement là qu’intervient toute la vigilance de la sage-femme. On est formée pour surveiller de près le bon déroulement de la grossesse

Par exemple, un diabète gestationnel ne se voit pas à l’œil nu, mais on peut prescrire les examens nécessaires pour le détecter, poser un diagnostic, et ensuite orienter la future maman vers un médecin pour adapter le suivi.

Pouvez-vous aussi prescrire des examens médicaux ?

Oui, tout à fait. On peut prescrire les trois échographies morphologiques obligatoires, les tests de dépistage comme celui du diabète, et bien d’autres. 

5) Pourquoi est-ce utile d’avoir une sage-femme en plus d’un gynécologue ?

Parce qu’on est complémentaire ! Le gynécologue assure le suivi médical de la grossesse, mais ses consultations sont souvent courtes. 

La sage-femme, elle, prend le temps d’écouter, d’informer, de rassurer. Elle aborde des sujets que le gynécologue n’a pas toujours le temps de traiter. Résultat : les futurs parents arrivent plus sereins, mieux préparés, moins surpris.

Grossesse

Le suivi prénatal

6) Qu'abordez-vous pendant une consultation prénatale ?

Beaucoup de choses ! Il y a cinq grands piliers qui reviennent à chaque fois, toujours adaptés aux besoins de chaque future maman.

  • Le suivi médical de la grossesse

On surveille les paramètres de santé de la maman : tension, poids, analyse d’urine… 

Par exemple, si une tension un peu élevée s’accompagne de protéines dans les urines, on peut suspecter un risque de prééclampsie. 

  • La surveillance du bébé

On écoute son cœur, on mesure la hauteur utérine, on évalue sa position dans le ventre : tête en bas, en siège, en oblique… Ces gestes simples nous permettent de suivre sa croissance et de détecter d’éventuelles anomalies. 

Et même si on ne fait pas d’échographies nous-mêmes, on peut les prescrire.

  • L’écoute et les conseils personnalisés

Chaque femme, chaque couple, chaque grossesse est différente. On adapte les infos : inutile de parler d’allaitement à une maman qui a choisi le biberon, ou d’accouchement par voie basse à une femme qui sait déjà qu’elle aura une césarienne. 

On répond aux vraies questions, on rassure, on ajuste. 

  • La préparation à l’accouchement

On explique les étapes du travail, la poussée, la respiration, la délivrance, la préparation et les éventuelles lésions du périnée. 

On parle aussi du rôle du partenaire et surtout, on prépare au post-partum

Parce que non, on ne redevient pas “comme avant” en sortant de la maternité. Le ventre reste là un moment, le périnée peut être douloureux, les seins sensibles, l’allaitement parfois compliqué. Et c’est normal. L’important, c’est de le savoir à l’avance, pour ne pas être déçue ou inquiète.

  • L’anticipation du retour à la maison

On parle de l'organisation familiale : sommeil, repas, aide extérieure... On conseille de dormir quand bébé dort, de préparer des plats à l’avance, de demander de l’aide à la famille ou aux amis. On parle aussi du matériel de base à avoir : couches, vêtements, coussin d’allaitement… 

Et surtout, on prépare mentalement la future maman : le baby blues, la fatigue, les doutes… Ce n’est pas un échec, c’est normal. Et on est là pour en parler.

7) Les services d'une sage-femme sont-ils remboursés ?

Oui, et c’est une info qu’on ne répétera jamais assez : chaque future maman a droit à 11 séances prénatales entièrement prises en charge à 100 % par la mutuelle. Il n’y a aucun frais à avancer, tant que la sage-femme est conventionnée et ne demande pas de supplément d’honoraires. 

Malheureusement, certaines femmes hésitent encore à consulter, par peur que ça leur coûte cher. Alors qu’en réalité, elles ont tout à y gagner : un accompagnement personnalisé, rassurant, et sans frais cachés.

bébé

Le suivi postnatal 

8) Et après la naissance, la sage-femme est-elle toujours présente ?

Oui, et c’est même un moment clé ! Le suivi postnatal se concentre sur quatre grands volets : la maman, le bébé, l’alimentation et les conseils du quotidien.

  • Le suivi de la maman

On surveille la remise en place de l’utérus (ce qu’on appelle l’involution utérine), les pertes de sang, la cicatrisation (qu’il y ait eu césarienne, épisiotomie ou non), la tension, la température, le transit, l’alimentation, le sommeil… 

Et surtout, on demande : “Comment tu te sens ?” Parce qu’un accouchement peut être physiquement parfait mais émotionnellement difficile. Ou l’inverse. Ce vécu, il compte.

  • Le suivi du bébé

On vérifie la prise de poids, l’alimentation (sein ou biberon), le comportement, le tonus, la couleur de la peau, l’évolution du cordon ombilical, les urines, les selles, le sommeil… 

Un bébé paisible ou très irritable, ça nous donne déjà des indices. Et on adapte notre accompagnement.

  • Le soutien à l’allaitement (ou à l’alimentation)

L’allaitement, ce n’est pas toujours inné. On parle position, rythme, douleurs, crevasses, freins de langue… Et si c’est le biberon, on répond aussi à toutes les questions. L’important, c’est que la maman se sente soutenue, peu importe son choix.

  • Les conseils du quotidien

On parle organisation, hygiène, sommeil, alimentation… On rappelle aux mamans de penser à leurs besoins fondamentaux : manger, boire, dormir, aller aux toilettes, prendre une douche (oui, oui, ça compte !). 

Et on encourage les papas ou co-parents à s’impliquer dès le début, surtout avec les 20 jours de congé de paternité (ou de naissance)

9) Comment choisir sa sage-femme ?

Avant tout, en fonction de sa région ! Le site https://www.sage-femme.be est très bien fait : il suffit d’entrer son code postal pour voir toutes les sages-femmes belges disponibles à proximité, avec les services qu’elles proposent. 

Si c’est uniquement pour la préparation à la naissance, on peut se permettre un peu plus de distance. Mais pour un accompagnement complet, prénatal et postnatal, mieux vaut choisir une sage-femme proche de chez soi — pour éviter les longs trajets et les éventuels frais de déplacement non remboursés.

           UPSFB          

L'UpSFB, kesako ?

L'Union professionnelle des Sages-femmes belges (UpSFB) est une association qui informe, entre autres, le public sur le métier de sage-femme, l'évolution des pratiques et des politiques de santé.

Plus d'infos sur le site de l'Union Professionnelle des Sages-Femmes Belges

10) Quelle est la différence entre une sage-femme et une doula ?

Les doulas, on en parle ?

Oui, bien sûr. Les doulas sont souvent des femmes bienveillantes, à l’écoute, qui accompagnent les futures mamans sur le plan émotionnel. Mais il est essentiel de rappeler que leur formation n’est pas équivalente à celle d’une sage-femme

Une sage-femme, c’est un cursus scientifique de 4 ans en Haute école, avec des stages cliniques, une formation médicale complète, et la capacité d’intervenir en cas d’urgence, pour la maman comme pour le bébé.

Et pourtant, on entend beaucoup parler des doulas…

Oui, parce qu’elles sont très visibles sur Internet et les réseaux sociaux. Elles proposent des services comme des massages ou du soutien émotionnel. Mais leur formation ne leur donne aucune compétence médicale, ni capacité à déceler ou à agir lors d'une complication chez la mère ou le bébé.

Et leurs tarifs sont souvent bien plus élevés que ceux des sages-femmes, alors que les consultations avec une sage-femme conventionnée sont remboursées à 100 % par la mutuelle.

11) Comment faire le bon choix ?

En s’informant ! Beaucoup de futures mamans ne savent pas tout ce qu’une sage-femme peut offrir. Et c’est dommage, car nous sommes là pour accompagner, écouter, rassurer, mais aussi surveiller, diagnostiquer et intervenir si besoin. On est formée pour ça.

En bref, tout comme l’interview d’Alexandra Byttebier le met en lumière, on voit bien toute la richesse et la complexité du métier de sage-femme. Bien plus qu’un simple accompagnement, c’est un véritable suivi médical, humain et personnalisé, qui s’adapte aux besoins de chaque femme et de chaque famille. En choisissant une sage-femme, on choisit la proximité, la compétence, la bienveillance… et la sécurité. 

Alexandra ByttebierAlexandra Byttebier, sage-femme

N’hésitez pas à consulter le site d’Alexandra https://www.alexandra-byttebier.be si vous souhaitez faire appel à ses services et découvrir sa prise en charge sur-mesure et bienveillante 😉

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